Voilà ce qu’il se passe lorsque l’on bidouille trop son système, il vient un moment où des choses étranges se produisent. Il y a peu de temps de cela, après un redémarrage mahleureux, toutes les touches alphabétiques et numériques de mon clavier sont devenues des raccourcis de modification la résolution de mon écran. Seule une combinaison Ctrl + Alt + F1 me permettait, en mode konsole, de récupérer l’usage des touches. J’aurais bien volontier accédé au centre de configuration de KDE pour bidouiller la configuration de mon clavier. Mais ces fonctionnalités nécessite le mot de passe root, très difficile à saisir quand on n’a plus de clavier… Comme il me semble que c’était un problème de KDE, il me paraissait difficilement envisageable de le résoudre en ligne de commande. Une seule solution : la réinstallation.
Ma dernière réinstallation de Mandriva remontait à décembre, et je m’en étais pour ainsi dire plutôt bien sorti, tout avait très bien fonctionné du premier coup. Comme mes fichiers se trouvaient sur une autre partition, je n’avais aucune sauvegarde à faire, il me suffisait, purement et simmplement, de formater la partition racine de Linux. Cela se fit sans encombre, jusqu’au redémarrage, où là, oh surprise ! Grub ne démarre pas en mode graphique et me balance l’erreur :
Error 15: file not found
Editer le menu de grub
Je dus coller mon nez sur l’écran pour examiner le message de plus près et m’assurer que je n’étais pas victime d’une hallucination. J’avais installé en décembre le même système, avec le même CD et exactement les mêmes paramètres, les mêmes partition du disque dur, et tout avait très bien fonctionné !
Ne m’habituant toujours pas aux erreurs incompréhensibles de Linux, je retroussais mes manches, bootais avec le Live-CD (ce qui ne se fait pas en deux minutes), et réinstallais Grub, en me disant qu’il s’agissait probablement d’un accident. Je redémarre et là, même refrain. Je dûs retenir de toutes mes forces l’envie irréstitible d’arracher ma tour et de la faire passer par la fenêtre ! Je m’en remettais aux conseils d’élèves bien plus avisés que moi en système en leur expliquant le problème en échange de points supplémentaires au prochain examen, le verdict fut : vous allez dans le fichier truc, vous changez la ligne machin, ensuite vous tapez la commande bidule… Bref tout un tas de noms d’invertébrés me laissant présager des heures pénibles à lutter depuis une ligne de commande. Toutefois, le nom du fichier
/boot/grub/menu.lst
fut évoqué et j’allais y jeter un coup d’oeil. Il contient en toute vraisemblance des indications permettant à Grub de savoir quelle partition booter, ou est le noyau de l’OS, et quel est le fichier à exécuter en premier pour lancer le système. Le problème est que les chemins des fichiers commencent non pas pas des répertoires de la forme /dev/…, mais par des couples (hdi, j), où je conjecture que i est un numéro de disque et j un numéro de partition.
Je redémarre le système et lorsque le menu de Grub apparaît, je saisis e pour éditer l’option Linux. Deux lignes de la forme suivante apparaîssent alors
kernel (hd1, 4)/boot/vmlinuz ... boot (hd1, 4)/boot/intrd.img ...
Et là qu’un miracle me sortit de cet embarras, ce menu d’édition fonctionne avec un système d’autocomplétion. Cela signifie que lorsque le nom d’un chemin où d’un fichier est incomplet, il suffit de presser Tab pour que le nom soit completé automatiquement, ou du moins que des propositions de complétion s’affichent. C’est très pratique, car cela permet de savoir si le fichier mentionné existe. En tatônnant quelque peu, j’ai fini par me rendre compte que le répertoire de mon fichier racine était
kernel (hd0,)/boot/vmlinuz ... boot (hd0,)/boot/intrd.img ...
Ne me demandez pas pourquoi ni comment, je n’en sais strictement rien. Je suppose juste que Mandriva a buggé en générant automatiquement menu.lst mais je comprends toujours pas pourquoi ça avait fonctionné en décembre.
Après avoir réussi à booter le système, je me jettais sur le fichier menu.lst pour le modifier et en toute candeur je saisissais
su emacs /boot/grub/menu.lst &
C’était oublier que comme le système venait d’être installé, il n’y avait pas emacs… L’occasion était trop belle, vous aurez la suite de l’histoire en lisant l’article « Vi ou la mort ».
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